mardi 22 mars 2011

Fort comme un turc ?

A l’occasion de chaque fête de saison, comme par exemple celle du Tchaga-Baïram, ont lieu les jeux traditionnels altaïens. Ils sont proches des « trois jeux virils » mongols : la lutte, le tir à l’arc, la course de chevaux. Dans la version altaïenne, nous avons :

La course à pied en duo avec son coéquipier sur le dos (tukek tugurush).



La course de relais par équipes (tuguresh).



Le jeu d’adresse au pied (tebek), à la manière de l’aki-sac ou de la plume (pour les connaisseurs) : un morceau de plomb travaillé auquel est attaché un panache de poils de cheval. Nous constatons ici que les professionnels ont le matériel adéquat !



La lutte bien entendu (kuresh), sans crainte du froid !



Le lancer de rondins (toxpox tshibalash).



La hausse de poids (gire keuduresh), combien de levées de ces 40 kg peut effectuer chaque candidat ? (plus de quarante pour le gagnant). Se rencontre également la version keudurge tash, qui est le soulèvement de pierre à hauteur de selle sur un cheval. La légende veut qu’une pierre particulière, régulièrement transporté sur le lieu de la fête, n’ait été pour l’instant soulevée qu’une seule fois.



Le fouet (kamtchi), où l’on doit faire tomber une à une de petites quilles. La précision est de mise.
Tout ceci nous conduirait à penser qu’être altaïen n’est qu’une affaire de force. Au contraire, il faut aussi savoir faire preuve d’ingéniosité, de ruse, d’intelligence : les dames altaïennes (chatra) et les échecs sont ainsi très prisés, toutes générations confondues. On rencontre autour des tables aussi bien des hommes que des femmes, de très jeunes enfants et de très vieilles personnes, celles-là mêmes que l’on retrouvera quelques heures plus tard en train de disputer un concours de bras de fer !





N’oublions pas non plus que si le sérieux est de mise dans ces jeux lorsque ce sont les hommes qui s’opposent, les femmes elles aussi ont leur version de chaque concours, basée sur le rire. Et si une chose retentira tout au long de cette journée de festivités, c’est bien celui des participants ! Malgré la température glaciale, tout le monde est dehors, le sourire aux lèvres, les fous rires agitent le public venu nombreux.
Parallèlement, à l’intérieur du gymnase de l’école se déroule le concours de costumes et de créations artisanales, recensées par village. Lors de la présentation, toutes les générations de chaque village sont représentées, chacune est invitée à dire un petit mot ou à chanter une petite chanson. Un jury vote ensuite pour la présentation la plus élaborée et les vêtements les plus chatoyants. Le raffinement est perçu dans les moindres détails des vêtements, impérativement cousus de fils d’or pour la plupart.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire