mercredi 27 juillet 2011

Informations administratives

Pour rejoindre la Russie, vous avez besoin d’une invitation. Je ne vais pas répéter ce que tous les sites de voyages conseillent de faire pour organiser votre entrée dans le pays.
Voyons plutôt ce qui est nécessaire pour la République d’Altaï.
Tout d’abord, vous avez besoin de vous enregistrer une fois en Russie, si vous restez plus de trois jours ouvrables dans un même endroit (on a donc droit à un maximum de 5 jours sans enregistrement si l’on compte le week-end). Formalité obligatoire, un document est remis à l’entrée dans le pays, récupéré à la sortie, et l’on est amendé s’il n’est pas rempli. Alors à moins d’avoir tous les billets et tickets justifiant de déplacements constants et que l’on a passé moins de 3 jours dans un même lieu, ainsi que de temps pour discuter avec les agents préposés aux frontières avant l'envol de son avion, il est préférable de s’attarder quelques heures sur cette formalité.
Mais il est possible de venir en République d’Altaï et de s’enregistrer directement ici si l’on prend le train à Moscou moins de 3 jours après son arrivée…
ATTENTION, quelques bonnes choses à savoir :
L’Altaï est une République, donc bénéficie de plus ou moins d’indépendance vis-à-vis de la Russie.
A Gorno-Altaïsk, il faut se rendre au bureau de l’immigration, rue Kommunisticheskaya, arrêt de bus Jilmassiv.
Trouvez une personne qui puisse témoigner de votre hébergement pour la durée de votre séjour. En vous connectant sur le site couchsurfing, vous devriez rencontrer des personnes parlant anglais et susceptibles de vous aider. Les hôtels de la ville peuvent vous enregistrer, mais uniquement pour la nuit, cela peut être problématique si vous êtes contrôlé quelques jours plus tard à 300 km de l’hôtel…

ATTENTION ZONE FRONTALIÈRE
Ah, le Bélukha, le Shambala, le Biélovodié, ces noms de montagnes et de lieux mythiques qui font rêver, les explorateurs mystiques tels que Nicolas Roerich, etc…tout cela se trouve dans la zone frontalière, accessible pour les étrangers (et les russes) uniquement avec un LAISSER-PASSER.
Donc pour se déplacer dans les raion de Ust-Koksa (frontière kazakhe et chinoise) et de Kosh-Agash (frontière mongole) au sud, vous devez faire la demande de ce document auprès du FSB d’Aktash ou de Sougash DEUX MOIS EN AVANCE.
La demande peut être effectuée par internet, votre laisser-passer vous attendra au poste situé sur votre trajet.
CE LAISSER-PASSER EST IMPORTANT, VOUS POUVEZ ÊTRE SÉRIEUSEMENT AMENDE ET EXPULSE DE RUSSIE SI VOUS ÊTES CONTRÔLE SANS.

L’adresse du site à partir duquel télécharger les documents :
http://mountainaltai.ru/forum/viewtopic.php?id=179

Remplissez-les, n’oubliez pas de les signer, puis envoyez-les par internet à l’adresse :
pugornyjaltaj@mail.ru

Voici l’adresse du FSB d’Aktash :
Пограничное управление ФСБ России по Республике Алтай - 649743 Республика Алтай, Улаганский район, с. Акташ, улица Парковая, 32, войсковая часть 2080, тел.8(388) 462-35-55, 8(388) 462-37-552-36-54.
Je ne connais pas ces numéros, vous pouvez également téléphoner au 8(388) 462-36-54, puis lorsque cela décroche, taper 5115 et demander à parler à quelqu’un en anglais.

Keuk-Beuru

Quel nom étrange pour ce jeu que l’on retrouve chez tous les peuples turcs d’Asie Centrale.
Littéralement « loup bleu » (mais tout le monde sait qu’un loup bleu, ça n’existe pas, donc comprenons plutôt « loup gris-argenté »), ce jeu se joue à 22 cavaliers.
Deux équipes de 11 cavaliers dont 6 se relaient constamment sur le terrain, se disputent une chèvre décapitée, qu’ils doivent soulever de terre puis jeter dans une urne à l’extrémité du terrain.



D’abord déconcertant, le jeu se montre rapidement sous une autre facette, celle de la synergie entre le cavalier et sa monture.
Si on est choqué au début par l’acharnement avec lequel les destriers sont cravachés, on remarque vite que ce ne sont pas les plus rachitiques des hommes qui prennent part au jeu, bien au contraire. Toute une stratégie d’équipe est employée pour permettre à l’un des membres d’échapper à la mêlée, de se pencher jusqu’à terre pour ramasser le poids de 30 kilos et ensuite filer au bout du terrain de jeu. Tout au long du trajet l’équipe adverse tente d’arracher la chèvre des mains de son propriétaire, essaie d’influer sur la trajectoire de son cheval, de l’accoler aux limites du terrain afin de le mettre en touche. Les coéquipiers font de leur mieux pour l’encadrer et le soustraire à cette menace !



On ne s’approche pas du terrain, puisque les chevaux sont puissants et filent à toute allure. La dispute est sérieuse, les gains sont gros : on raconte que les équipes parties à l’étranger sont revenues victorieuses et que leurs membres ont gagné des appartements et des voitures.



Jeu des héros, des preux chevaliers, on retrouve le monde des légendes et des épopées lors de la remise des prix : habillés en costumes rappelant les guerriers nomades d’autrefois, les cavaliers posent fièrement sur leurs montures.

vendredi 1 juillet 2011

Passage au lac Teletskoie

Aude souhaite rendre visite à l’Altaï avant son départ définitif pour la France. Malheureusement, les festivités sont terminées. Pas de problème, les activités ne manquent pas : nous partons donc pour le lac Télétskoié.
Je retrouve là-bas mon hôte le sous-colonel Nikolaevitch qui m’avait hébergé en automne, et qui nous propose comme à son habitude de profiter du bania et de « paritsia », en français commun, "se faire chauffer la couenne un bon coup dans le bania avant de se faire fouetter par un (ou une) compatriote au moyen d’un bouquet de branches de bouleau trempés préalablement dans l’eau bouillante" (la langue russe est si imagée!). Frissons garantis, brûlures au rendez-vous, épuisement total au final. Mais c’est tellement typique !
Et puis siroter une bière bien fraîche ou boire un thé sous la lune après ces émotions, le tout dans un cadre si agréable, au calme, le lac comme toile de fond, l’odeur de la fumée du bois de cèdre qui s’échappe des poêles et embaume le village de pêcheurs, le corps aussi vaporeux que l'air ambiant, la tête lourde de chaleur, c’est un plaisir encore trop rare en France.