Chaque année
depuis 2003 se tient le Rassemblement International des chanteurs d’épopées (en
altaïen : Kurultaï Kaïtchylar). Les kaïtchy récitent leurs poésies
épiques en chant de gorge : le kaï. C’est un chant très guttural, proche
du kargyraa mongol et touva, mais ce n’est pas tout à fait non plus un chant
diphonique. Les musiciens s’accompagnent d’un instrument à deux cordes pincées,
le luth topchour, et ponctuent leur chant d’imitations de bruits de la nature,
du galop du cheval, du chant des oiseaux.
Les kaïtchy d’autrefois récitaient durant des nuits entières, parfois sur quelques jours, les aventures
de héros légendaires ou mythiques contenues dans des épopées longues de
plusieurs milliers de vers (nommées kaï-tcheurtcheuk). Elles étaient autrefois transmises
oralement de génération en génération, et devaient être récitées strictement
dans la forme héritée. Leur interdit de notation était lié à leur contexte de
récitation, qui tenait du rituel religieux. Elles devaient être chantées à la
saison froide, après l’apparition de la constellation des Pléïades dans le ciel
nocturne. Bien que surtout présentes au sein des populations d’éleveurs
nomades, les épopées altaïennes étaient inséparables du monde cynégétique, et
leur récitation était supposée apporter chance à la chasse.
Certaines poésies
épiques nous sont parvenues, notées dès le milieu du 19e siècle tout
d’abord par les missionnaires orthodoxes, puis par les chercheurs soviétiques. Plus
d’une centaine de ces textes est publiée dans la collection Altaï Baatyrlar
(Chevaliers altaïens), qui s’enrichit régulièrement depuis les années 60 et
compte aujourd’hui quinze tomes.
Parmi les textes
les plus fameux, l’on peut citer celui de Maadaï-Kara (Maadaï-le-Noir, vraisemblablement du nom du personnage historique Modée), noté
auprès du barde télenghite Alekseï Grigoriévitch Kalkin. Traduit de nombreuses
fois, des extraits sont régulièrement chantés lors du Kurultaï des Kaïtchy.
Un autre texte
méritant l’attention est celui d’Altaï-Buutchaï. Notées auprès de différents
bardes altaïens, les versions gardent une trame commune tout en présentant des motifs
singuliers. Ces derniers témoignent de l’influence des mouvements religieux (bouddhisme,
christianisme, bourkhanisme) ayant pénétré l’Altaï au cours de l’histoire (à ce
sujet, voir http://emscat.revues.org/2292).
Le Rassemblement
Tous les deux
ans, le Kurultaï se tient dans le village d’Elo, en même temps que le Festival
National des Jeux Populaires El-Oyin. Une année sur deux, le lieu du
rassemblement change. L’édition 2011 s’est tenue à Paspaul, dans le cadre des
150 ans du kaïtchy Ulagachev, et en 2013 à Ulagan. En outre, des rassemblements
locaux peuvent être organisés, faisant office d’étape de présélection. Voici le
texte de présentation du Rassemblement de 2011 :
Le Rassemblement
se veut « contribuer à la résolution des problèmes de conservation du
genre traditionnel ancien de création populaire : le chant de gorge et
l’art du conteur. Il présente la culture originale aux multiples visages des
peuples d’Asie Centrale. L’événement permet de révéler de jeunes conteurs
(bardes) talentueux, et l’échange d’expériences en chant de gorge entre
pratiquants de toute la Russie, des pays de la CEI, et de l’étranger…
Le concours est divisé en 3 catégories : art du conte, aspects du chant de gorge, pratique de l’art du maître kaïtchy. Chaque catégorie comporte en outre deux sous-catégories qui dépendent de l’âge des participants : en deçà et au-delà de 21 ans.
Dans la discipline de l’art du conte, les contes d’Ulagachev doivent être présentés (obligation du programme), ainsi que des contes d’auteur (création personnelle). Dans la discipline « aspects de chant de gorge » doivent être présentés des numéros de concert faisant la démonstration de la variété des styles de chant diphonique. Dans la discipline « Pratique de l’art du maître kaïtchy » concourent les participants ayant déjà été lauréats du Rassemblement International des Kaïtchy, du Festival International et des concours de chant de gorge, ainsi que ceux ayant déjà été nominés « Êl-Kaïtchy » (Kaïtchy d’envergure nationale).
Les gagnants du concours du programme du Kurultaï des Kaïtchy se voient remettre des diplômes de niveau I, II et II ainsi que des prix. Le Comité d’Organisation du Kurultaï International des Kaïtchy a institué également un Grand-Prix, et se réserve le droit de nominer des prix spéciaux ».
http://elaltay.ru/index.php?option=com_youtubegallery&view=gallery&Itemid=189&videoid=xZAX78hZen0
Le concours est divisé en 3 catégories : art du conte, aspects du chant de gorge, pratique de l’art du maître kaïtchy. Chaque catégorie comporte en outre deux sous-catégories qui dépendent de l’âge des participants : en deçà et au-delà de 21 ans.
Dans la discipline de l’art du conte, les contes d’Ulagachev doivent être présentés (obligation du programme), ainsi que des contes d’auteur (création personnelle). Dans la discipline « aspects de chant de gorge » doivent être présentés des numéros de concert faisant la démonstration de la variété des styles de chant diphonique. Dans la discipline « Pratique de l’art du maître kaïtchy » concourent les participants ayant déjà été lauréats du Rassemblement International des Kaïtchy, du Festival International et des concours de chant de gorge, ainsi que ceux ayant déjà été nominés « Êl-Kaïtchy » (Kaïtchy d’envergure nationale).
Les gagnants du concours du programme du Kurultaï des Kaïtchy se voient remettre des diplômes de niveau I, II et II ainsi que des prix. Le Comité d’Organisation du Kurultaï International des Kaïtchy a institué également un Grand-Prix, et se réserve le droit de nominer des prix spéciaux ».
http://elaltay.ru/index.php?option=com_youtubegallery&view=gallery&Itemid=189&videoid=xZAX78hZen0
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire